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Novembre 2019 - n°9
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L’ESIGELEC s’est envolée pour le Raid Latécoère avec l’équipage Azur6

Un jour un homme, célèbre pour avoir la tête dans les nuages et ayant un talent certain pour dessiner des moutons, a dit : « Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve une réalité ».
A cela vous ajoutez le fait que je suis né pas très loin d’un aérodrome et une rencontre déterminante avec une personne portant de belles Ray-Ban … et vous obtenez le point de départ d’une histoire folle.

Fils d’artisans commerçants habitants les plaines du grand Nord, rien ne me destinait à me poser dans le cockpit de notre Océanair TC-160 ce 14 septembre 2019 à Toulouse. Et pourtant, Saint-Exupéry avait raison. Un des exemples les plus frappants a été mon arrivée à l’ESIGELEC après mes années de prépa. En 2012, quand je pose mes bagages à Rouen, le mot « aviation » n’avait pas encore le même écho dans les couloirs de l’école.

C’est pour ça qu’avec quelques copains de promo, on s’est lancés dans la création d’ESIG’Aéro, une association aéronautique ayant pour vocation de rendre ce monde aérien accessible au commun des mortels. C’est chose faite avec des baptêmes dans plusieurs disciplines aériennes, du simulateur et l’offre de cours de BIA (Brevet d’Initiation Aéronautique). La motivation de l’équipe encadrante de l’école nous a bien aidés dans cette tâche, il faut l’avouer. C’est lors de cette escale normande que j’ai appris l’adaptation et forgé ma motivation. Le tremplin ESIGELEC m’a propulsé dans le Sud-Est de la France où j’ai obtenu, aujourd’hui, mes ailes de pilote d’avions.

L’aventure Raid Latécoère 2019 pouvait donc voir le jour. Avec le soutien de mes deux compères Camille et Laurent, nous avons fait de notre rêve une réalité. Nous avons parcouru le tracé de la Ligne du Raid Latécoère–Aéropostale comme le faisaient les pionniers de l’époque (Mermoz, Saint-Exupéry, Guillaumet), ceux- là même qui nous ont permis de définir l’aviation commerciale telle qu’on la connait aujourd’hui.

Pour le centenaire de l’ouverture de la Ligne Latécoère-Aéropostale, nous nous devions de leur rendre cet hommage en même temps que de nous envoler pour l’aventure d’une vie.
Et là encore, mes anges-gardiens normands étaient là pour me soutenir. Grâce à l’ESIGELEC, la nouvelle génération ESIG’Aéro et NAE, la filière aéronautique et spatiale de Normandie, notre équipage baptisé « Azur 6 » pour l’occasion, en hommage à une autre grande figure de l’aviation istréenne (Eugène Sixdennier), a pu prendre son envol du 14 au 28 septembre au départ de Toulouse, direction Dakar au Sénégal.

A l’époque, Pierre-George Latécoère avait comme devise à la création de sa ligne « l’aérien pour relier les Hommes ». Une belle façon d’illustrer sa livraison de courrier par avion, une révolution pour l’époque.

Il se trouve que l’ESIGELEC propose son cursus diplômant à des étudiants provenant d’un cycle préparatoire qu’elle a fondée à Dakar. Et il se trouve que la réalisation de notre rêve fou nous a menés justement à Dakar. Le hasard faisant bien les choses, j’ai eu l’opportunité de rendre à l’ESIGELEC tout ce qu’elle m’a apporté. C’est donc armé de ma bonne humeur, de mes souvenirs normands et de ma passion flamboyante que je me suis envolé vers le Cycle préparatoire ESIGELEC à Dakar comme pour relier les deux pans d’un même tableau, pour partager une identité et revenir avec de beaux souvenirs à raconter.

C’était important pour moi de jouer ce relai entre étudiants de deux pays différents. Je me rappelle qu’au sein de l’école, nous n’avions pas beaucoup d’informations sur la provenance et le mode de vie de nos confrères, sans doute une paresse de notre part. Par cette histoire, je me suis proposé donc de partir à la rencontre de cette fratrie binationale et d’en revenir les bras chargés de souvenirs à partager.

Après tout, c’est ça aussi l’aviation, définitivement un vecteur de lien entre les hommes.
Et quel bonheur de nous poser à Dakar et quand tout cela est devenu réel ! Quel accueil !

La direction du cycle préparatoire du Collège Sacré Coeur de Dakar venue nous chercher directement à l’aéroport, avait mobilisé tous ses élèves dans un bel amphi pour une rencontre chaleureuse où nous avons pu leur raconter notre épopée, le lien entre l’ESIGELEC, leur école de destination, notre équipage et l’univers aéronautique.

Ce fut véritablement une étape riche en émotion, des échanges qui ont confirmé que nous avions réussi notre pari de départ : relever le défi de participer à entretenir ce lien entre les étudiants d’une même école au travers d’une même passion pour l’aéro.
De la même manière que nous avons pu délivrer les messages transmis par l’école de Rouen, nous sommes revenus avec d’autres à destination des étudiants rouennais.

Cette restitution nous avons prévu de la faire lors de mon prochain retour à l’ESIGELEC dans l’école qui m’a formé, dans le cadre d’une présentation aux étudiants actuels et à tous les passionnés d’aéro.
Nous reviendrons sur cette aventure extraordinaire qui, après nous avoir permis d’affronter les difficultés de navigation et les caprices météo, nous a menés jusqu’aux fins fonds du Sénégal où nous avons aussi pu participer, avec l’ensemble des équipages, à la reforestation d’une zone.

Nous reviendrons sur cette passion qui nous a permis de nous dépasser, de repousser nos limites et, je crois, a fait de nous de meilleures personnes…des ingénieurs plus conscients de la chance que nous avons de réaliser nos rêves de piloter, des ingénieurs plus humains. Avec le bonheur immense d’avoir modestement suivi les traces de grandes figures de l’aviation comme Latécoère et autres aviateurs humanistes.

Je n’ai qu’une hâte, revenir dans mon école raconter cette aventure et, qui sait, peut-être créer des vocations.

 

Eddy
Azur6

Contact : Nora Laredj, Responsable Promotion, nora.laredj@esigelec.fr

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